Enseigner une pratique ancestrale et dépasser le syndrome de l’imposteur : comment trouver sa juste place ?

Enseigner le yoga, la méditation ou toute autre pratique ancestrale peut être une véritable vocation… mais aussi une source de doutes intérieurs. Quand on se connecte à une lignée millénaire, à une sagesse transmise depuis des générations, il est fréquent de se demander :

Suis-je vraiment légitime ? Ai-je le droit d’enseigner cela ?

Ce que tu ressens a un nom : le syndrome de l’imposteur. Et tu n’es pas seul·e.

Le syndrome de l’imposteur, particulièrement présent chez les enseignants

Le syndrome de l’imposteur touche de nombreuses personnes, mais il se manifeste de manière très particulière chez celles et ceux qui transmettent une pratique sacrée ou spirituelle. Pourquoi ?

Parce que l’enjeu semble plus grand que soi.

Parce qu’on ne veut pas « trahir » la tradition.

Parce qu’on pense ne jamais en savoir assez.

Ou encore parce qu’on ne se sent pas « assez yogi », « assez méditant·e », « assez formé·e »…

Mais rappelle-toi ceci : on ne devient pas légitime en cochant toutes les cases, mais en incarnant ce que l’on transmet avec sincérité.

Trouver sa place quand on enseigne une pratique ancestrale

Il n’y a pas une seule bonne façon d’enseigner le yoga ou toute autre tradition ancienne. Il y a autant de chemins que d’enseignant·es.

👉 Ta place ne se trouve pas dans les livres, mais dans ton vécu.

Ce que tu as traversé, ce que tu pratiques, ce que tu expérimentes au quotidien, c’est cela que tes élèves viennent chercher.

👉 La tradition n’a pas besoin d’être copiée à l’identique, mais honorée dans l’intention.

Tu peux être un·e passeur·se fidèle et respectueux·se tout en adaptant ton langage, ta pédagogie ou ton style aux réalités de ton époque et de ta communauté.

👉 Ta singularité est une richesse, pas un obstacle.

Tu n’as pas besoin de ressembler à ton enseignant·e, ni aux figures du yoga que tu admires. C’est ta couleur, ton énergie, ton approche qui feront écho à certaines personnes, et pas à d’autres — et c’est parfaitement juste ainsi.

3 clés pour dépasser le syndrome de l’imposteur

1. Revenir à l’intention profonde

Pourquoi enseignes-tu ?

Qu’est-ce qui t’a amené·e à transmettre cette pratique ?

Quand tu reconnectes à cette intention, tu reviens à l’essentiel : servir l’autre, pas prouver quelque chose.

2. Te rappeler que tu es aussi un·e éternel·le étudiant·e

Le sentiment de ne « jamais savoir assez » peut te freiner… ou te guider.

Transforme cette sensation en moteur d’humilité : continue d’apprendre, mais n’attends pas d’être « parfait·e » pour transmettre.

On peut être en chemin et accompagner d’autres personnes en chemin.

3. T’entourer et écouter d’autres parcours

Rien de plus libérateur que d’entendre d’autres enseignants partager leurs doutes, leurs débuts, leurs bifurcations. Tu verras que chacun·e a dû trouver sa place à sa manière, et que personne ne se sent totalement légitime en permanence.

🎧 Justement, dans l’épisode "5 profs, 5 voix, 1 question : comment enseigner avec authenticité ?", tu découvriras des témoignages authentiques, des réflexions concrètes, et surtout : la preuve qu’il n’existe pas UNE bonne façon d’enseigner… mais la tienne.

🎧 Écoute l’épisode maintenant :

Helen Watkins